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IL Y A 50 ANS, LE 11 OCTOBRE 1972 A LIEU LE PROCES DE BOBIGNY : L’avocate Gisèle Halimi plaide pour la légalisation de l’IVG ( 1ère partie).

Le 11 octobre 1972 au tribunal de Bobiny, cinq femmes étaient jugées : Marie-Claire Chevalier, 16 ans, enceinte après un viol, accusée d’avoir avorté. Sa mère, Michèle Chevalier, ainsi que Lucette Duboucheix et Renée Sausset, accusées de lui avoir fourni les moyens d’avorter.

Mme Bambuck est accusée d’avoir pratiqué l’avortement. Dans son livre La Cause des femmes, Gisèle Halimi explique dans une note : « Il n’est pas inutile de rappeler aux jeunes femmes qui n’ont pas connu nos luttes et, au moment où se joue une dangereuse remise en question de l’avortement,ce qu’a été l’histoire du procès de Bobigny qui a fait voler en éclats la loi répressive de 1920. »

Oui, ce n’est pas inutile du tout. Ces femmes n’étaient pas des influenceuses. Ce n’était pas des PDG de sociétés pour l’égalité professionnelle. Ce n’était pas des journalistes connues. Ce n’était pas des féministes réputées.

C’étaient des salariées de la RATP. Elles travaillaient sur la ligne 9. Toutes les femmes de la ligne 9 avaient pris en mains les pétitions et les collectes pour les défendre. Et il y avait une sixième femme, leur avocate, maître Gisèle Halimi, qui dira devant le tribunal : « Je m’identifie précisément et totalement avec Mme Chevalier et avec ces trois femmes présentes à l’audience (1), avec ces femmes qui manifestent dans la rue, avec ces millions de femmes françaises et autres. Elles sont ma famille. Elles sont mon combat. »

Dans La cause des femmes, elle explique encore : « Bobigny, c’était précisément la seule fois où des femmes, des accusées, ne sont pas venues dire : “Pardon” ou “Soyez indulgents” ou encore : “Nous ne reconnaissons pas les faits”. Mais des femmes qui avaient décidé avec leurs témoins, leurs journalistes, leurs avocats, de faire le procès de la loi de l’avortement. »

Gisèle Halimi défendait le droit de toutes les femmes. Elle a fait venir à la barre des médecins, des grands professeurs, un prix Nobel pour gagner une cause pour toutes les femmes : celle du droit de disposer de leur corps, de leur vie, celle d’en finir avec les avortements clandestins et leurs séquelles.

Le procès de Bobigny a été un tournant. Il a formulé, avec clarté, les revendications des femmes, pour toutes les femmes, et a ouvert la voie à la suppression de la loi de 1920.

(1) Il y eut deux procès. Le premier, celui de Marie-Claire, mineure, à huis clos. Gisèle Halimi parle ici du second procès, celui des trois femmes qui, lui, eut lieu en public.

Article publié le 12 octobre 2022.


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