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Retraites la liste des quelques gagnants et de la majorité des perdant.es La double peine des femmes salariées et fonctionnaires 40 % des femmes qui liquident leurs droits à la retraite ont des carrières incomplètes Mediapart 16 janvier 2020

(...) les différents champs de la réforme se croisent et s’ajoutent, pour certains… et surtout pour certaines. Mais au moins, le gouvernement est lucide : « Un système de retraite ne peut corriger complètement les inégalités qui affectent les parcours professionnels et les parcours de vie », et en particulier les inégalités femmes-hommes, qui plongent leurs racines dans le monde du travail.

Article Mediapart 16 janvier 2020 Le projet de loi passé au crible le détail des gagnants et des perdants

« Mais il doit prendre toute sa part à leur résorption », écrit-il noir sur blanc dans son projet de loi.

Actuellement, la retraite des femmes est inférieure de près de 42 % à celle des hommes.

Dans les faits, la manière de résorber ces inégalités est moins claire. Le gouvernement plaide que sa réforme est plus juste pour les carrières hachées et les habitués du temps partiel, majoritairement des femmes. En ouvrant un droit à la retraite à « chaque heure travaillée », les femmes y gagneront. Sauf que la prise en compte de l’intégralité de la carrière refait pencher la balance vers un amoindrissement du niveau de pension.

Dans la fonction publique, l’intégration des primes dans le calcul de la retraite n’est pas non plus pour rassurer les agentes. Les femmes touchent 33 % de primes en moins que leurs collègues hommes et ces primes sont moins élevées. Dans le privé, le tableau n’est guère plus brillant.

La suppression de la catégorie active dans la fonction publique les pénalise tout autant.

Sur les 750 000 fonctionnaires concernés, 400 000 sont des femmes.

« Tout projet qui allonge de fait la durée de travail pénalise les femmes car 40 % des femmes qui liquident leurs droits à la retraite ont des carrières incomplètes. Malgré les bonifications possibles avec les enfants. Donc c’est la catastrophe. »

Sur le sujet des enfants, le gouvernement s’est beaucoup emmêlés les pinceaux. Pour aboutir à ces arbitrages, qui ne sont pas toujours suffisamment convaincants pour les syndicats ou les associations féministes : la suppression des huit trimestres de majoration par enfant actuelle est remplacé par une majoration de 5 % de la retraite par enfant (et 7 % pour le troisième enfant). « Cela valorise les femmes qui ont eu un seul enfant mais celles qui ont trois enfants y perdent, note Julie Landour. Ces 5 % pourront être attribués au choix aux hommes ou aux femmes, à la femme par défaut, avec la crainte que la différence de salaire à la faveur des hommes fasse pencher la balance vers le père. » « Les femmes, qui ont des enfants, se mettent plus souvent que les hommes à temps partiel. Cela éloigne la retraite et fait baisser
le niveau de pension, ajoute Julie Landour. C’est du temps mort, qui ne rapporte rien. »
Le gouvernement a en revanche reculé sur le calcul des pensions de réversion, au décès d’un conjoint ; la pension de réversion sera bien attribuée à partir de
55 ans (comme c’est le cas actuellement), au lieu des 62 ans un temps envisagé, et garantira au conjoint survivant le maintien de 70 % des ressources du couple. Le nouveau mode de calcul sera appliqué aux conjoints survivants d’assurés concernés par le futur système universel, soit seulement à partir de 2037. En cas de divorce, prononcé avant 2025, les règles actuelles consistant à conditionner la pension de réversion en fonction de la durée du mariage perdurent. Après 2025, le fonctionnement doit être précisé par ordonnances. La suite à lire dans l’article de Mediapart 16 JANVIER 2020 Projet de loi retraites : le détail des
perdants et des rares gagnants
PAR ROMARIC GODIN, MATHILDE GOANEC ET CHRISTOPHE GUEUGNEAU
ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 16 JANVIER 2020

Article publié le 17 janvier 2020.


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