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Les multinationales françaises face aux simples citoyens : les chiffres de l’injustice

À tous les niveaux, les multinationales profitent de largesses auxquelles les simples citoyens n’ont pas droit. Sur les impôts, par exemple : ceux versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de plus de 6 % en valeur absolue entre 2010 et 2017, alors que leurs bénéfices cumulés ont augmenté de plus de 9 % et que les dividendes versés aux actionnaires ont bondi de 44 % sur la même période. Le taux d’imposition effectif brut des grandes entreprises françaises était en 2014 de 26 %, contre 32 % pour les PME. « Cette inégalité est possible grâce à des techniques de plus en plus complexes qui utilisent notamment la concurrence fiscale entre États », explique le rapport. Les multinationales abritent leurs différents revenus là où leur taxation est la plus basse, y compris dans des paradis fiscaux. En 2017, c’est, parmi les multinationales françaises, le groupe Unibail-Rodamco, spécialisé dans les centres commerciaux, qui a bénéficié du taux d’imposition le plus bas : seulement 2,7 %, alors que la société dégage un bénéfice de 1,2 milliard d’euros.

L’injustice est aussi criante entre salariés et actionnaires des entreprises du CAC 40. Car loin d’aller mal, les grandes entreprises françaises dégagent en fait des profits records, estimés à 90 milliards d’euros en 2017 (le deuxième meilleur exercice depuis le record atteint en 2007, juste avant la crise financière de 2008). Seules deux entreprises du CAC 40 ont fini dans le rouge : Carrefour et LafargeHolcim. Cela ne les a pas empêché de verser des dividendes à leurs actionnaires. Ce sont en fait plus de 60 % des profits des entreprises du CAC 40 qui sont versés aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’action. Ces dividendes nuisent à l’investissement : celui des entreprises du CAC 40 (hors banques et assurances) a atteint son niveau le plus bas depuis une décennie.

Les dividendes augmentent, les impôts et l’emploi en France baisse
Ils pouvaient se le permettre, puisque ces mêmes groupes ont battu en 2018 un nouveau record de profits, mais aussi de versement de dividendes à leurs actionnaires : 57,4 milliards d’euros, en comptant les rachats d’actions. Attac et l’Observatoire des multinationales rappellent la réalité qui se cache derrière ce record. Côté pile, les bénéfices cumulés des entreprises du CAC40 ont augmenté de 9,3% entre 2010 et 2017, leurs dividendes de 44%, et les rémunérations patronales de 32%. Côté face, l’impôt sur les bénéfices versés par ces mêmes sociétés ont baissé de 6,4% en valeur absolue, et leurs effectifs en France ont baissé de 20% (alors que leurs effectifs mondiaux augmentaient de 2,4%).

article paru sur le site BASTAMAG le 22 janvier 2019

Article publié le 3 février 2019.


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